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Recherches



Les recherches de l'A.NA.PSY.p.e

LE PROJET POUPONNIERES EN ROUMANIE
EN QUELQUES MOTS ...

En tant que psychologues de la petite enfance, nous sommes allés en Roumanie dans deux pouponnières, non pas, comme trop de gens l'ont fait, "POUR VOIR". Nous y sommes allés pour y faire notre travail : écouter les professionnels et les enfants, leur désarroi respectif, leur souffrance. Et si nous avons fait une offre, ce fut celle d'un travail réel, de fond, à long terme avec eux.
Notre projet s'inscrit dans la durée:

  • Depuis Octobre 1990, en Roumanie, trois séjours d'une, puis deux psychologues Dominique Bentata-Hollard puis Françoise Laoufir-Mattei de l' A.NA.PSY.p.e, échangent réguliers de documents et courriers.

  • Du 29 Octobre au 7 Décembre 1991, en France, 17 professionnelles - 1 Directrice - 3 pédiatres - 4 infirmières - 5 éducatrices - 1 psychologue - 1 aide-soignante - 1 surveillante - 1 cuisinière - suivront une formation à plein temps avec alternance d'observations en établissements et regroupements théoriques.

  • Printemps 1992, une session de travail dans les pouponnières sera assurée par deux psychologues.

Le travail s'est engagé sur une base de respect et de confiance réciproques en vue d'un objectif: mieux comprendre les difficultés de développement et de comportement des enfants, offrir de nouveaux outils pour "penser" l'enfant et pour repenser les pratiques de travail. (voir programme de formation joint).

Ce projet est soutenu en Roumanie par les autorités départementales et nationales. Conscientes de "enjeu de cette expérience, ces pouponnières commencent à réfléchir à la manière dont, à leur tour, elles pourront retransmettre en Roumanie, leurs acquis.

UN PROJET DE FORMATION FRANCO-ROUMAIN DES PERSONNELS TRAVAILLANT DANS LES POUPONNIERES DE BUZAU

1. EXPOSE DES MOTIFS :

Dans le cadre du développement des missions du Secours Populaire Français en Roumanie, notamment les actions de santé Mères-Enfants dans les départements de Buzau et de Focsani, le projet de lutte contre l'hospitalisme dans les deux pouponnières de Buzau va bientôt voir le jour.

D'abord, qu'est-ce que l'hospitalisme ? C'est un état de détresse extrême des tout-petits enfants élevés en milieu hospitalier, quand les soins, même techniquement parfaits, leur sont donnés de façon anonyme, sans leur permettre de tisser des liens effectifs avec des adultes qui s'occupent d'eux. L'hospitalisme, c'est le résultat d'une grave carence affective: c'est que faute de pouvoir s'appuyer sur les mots qu'on leur adresse, sur des attentions personnalisées, les petits enfants manquent d'un élément aussi vital que le lait: le désir de vivre, peut-être. On observe un retard de croissance physique, des difficultés d'adaptation, un retard de développement psycho-affectif, de langage, etc... tous troubles qui s'aggravent au fil du temps, joints à une moins grande résistance aux maladies, et, dans les cas les plus graves, l'enfant sombre dans un état de marasme qui peut mener à la mort.

Cela n'est en rien une fatalité et l'on peut devenir "un grand" qui sait vivre sa vie et dire son mot en pouponnière. Mais chacun se doute que cela demande de la part du personnel de l'établissement un travail bien spécifique, difficile, qui ne s'improvise pas. C'est pourquoi, outre l'aide matérielle indispensable, c'est un projet de formation que le Secours Populaire Français a envisagé. Quel est-il ?

Il comporte trois volets :

  • L'un, organisé autour des pratiques culturelles avec les enfants, confié à l'Association "Enfance et Musique". Il s'agira de plusieurs séquences d'animation dans les établissements de Buzau ; formation en situation donc, constituée de travail auprès des enfants et de rencontres avec le personnel, joints à des actions de décloisonnement entre les pouponnières et les forces culturelles locales. (finalement non financé).

  • La Direction de l'Action Sanitaire du département de Buzau se charge d'un deuxième aspect de la formation qui consiste en une information à tous ceux qui travaillent dans les établissements concernés sur le cadre juridique, législatif et administratif dans lequel ils exercent, qui inclura une connaissance des établissements et services connexes.

  • Le troisième volet est confié à l'A.NA.PSY.P.E. (Association Nationale des Psychologues de la Petite Enfance). Il s'agit d'une session de type "formation permanente" qui ne jouera pas à "comment tout savoir en dix leçons". Il s'agit de construire un temps où puissent être présentées des expériences de professionnels, des recherches, sans tomber dans les recettes et les gadgets, parfois séduisants, mais toujours inefficaces à long terme et parfois dangereux. (cf le reportage d'Edith Canestrier in Marie-Claire de Juillet 91 : "L'aide internationale, particulièrement l'anglo-saxonne très prisée par les institutions roumaines, a apporté des techniques dites d'éveil. Ni bonnes ni mauvaises en soi, elles sont simplement appliquées avec le même aveuglement qu'avant sous la dictature, l'absence totale de soins. Dans ce pays habitué à l'enrégimentement, elles font fureur, rassurent. On était impuissant, on devient efficace et même performant").

Un temps enfin où la parole des stagiaires puisse prendre son poids de vérité sans sombrer dans le déballage et le bavardage.

Dans cet esprit, il est capital d'apporter une distance avec une pratique même modifiée et faire percevoir une autre réalité. Les analyses actuelles de formation sur le terrain montrent les limites à moyen terme d'une imitation sans "âme".

Cette session se déroulera en trois temps :

  • Une séquence "préparatoire" à Buzau,

  • une séquence d'un mois à Paris pour une quinzaine de stagiaires,

  • une séquence "de rappel" ? Buzau.

Ces séquences préparatoires et de rappel ont, parmi leurs objectifs, de garantir la liaison entre les "stagiaires de Paris" et "les autres".

Au cours de la séquence parisienne, un certain temps sera consacré à des rencontres avec des établissements qui accueillent ou traitent de jeunes enfants, à des échanges avec ceux qui y travaillent.

Trois axes, donc, distincts, assurés par des partenaires différents, mais trois axes complémentaires et solidaires.

Ce projet dans son ensemble a été ébauché dès la mission d'Octobre 1990 et a donné lieu, alors, à la signature d'une convention entre le Secours Populaire Français et la Direction de l'Action Sanitaire à Buzau, qui témoignait ainsi de son intérêt et de son engagement dans cette session de formation franco-roumaine.

Les responsables et le personnel des établissements sont tout autant intéressés et s'y préparent activement (au niveau de la langue française en particulier); Depuis le mois de Novembre 1990, la mission de Juillet sur place doit s'occuper des derniers préparatifs avec toutes les instances concernées afin que ces actions démarrent à l'automne.

2. ELEMENTS TECHNIQUES DE LA FORMATION

- VOLET ASSURE PAR ANAPSY, expert du Secours Populaire Français, Association scientifique et professionnelle à laquelle le Ministère de la Santé Français a confié une recherche sur "l'évolution de la formation permanente des personnels d'accueil de la petite enfance" en 1986.

- LA FORMATION PROPOSEE :

Sollicitée par le Secours Populaire Français pour assurer la formation théorique en France des professionnelles travaillant dans les berceaux de Buzau (Bucegi et Micro 14), sur la base de 16 stagiaires appartenant à toutes les catégories de personnel, l'A.NA.PSY.p.e. propose ce qui suit :

  • Le contenu de la formation :

Il s'agit de permettre aux personnes bénéficiant de cette formation d'acquérir les notions de base concernant:
- le développement du jeune enfant, ce qui concourt à permettre qu'il soit satisfaisant, ce qui peut l'entraver,
- l'importance des besoins affectifs et de la vie relationnelle chez le petit homme,
- la place des soins, des échanges (jeux, etc.), du langage,
- le rôle essentiel des adultes.

Les acquisitions devront se faire dans un souci permanent du rapport de ces connaissances avec les pratiques qu'elles sous-entendent, ainsi qu'avec des exemples cliniques.

  • Le déroulement du stage et les méthodes

Le projet de formation comprend :

1) Une session de 170 heures en 'région parisienne subdivisée comme suit du 31 Octobre au 3 ou 4 Décembre

  • 90 heures de regroupement théorique avec apport de connaissance et de réflexion sur les pratiques à partir de l'expérience des stagiaires, en Roumanie, en stage pratique, travail sur textes et documents audio- visuels et conférences faites par des spécialistes de haut niveau et de compétence certaine sur des sujets particuliers.

    Les formateurs favoriseront les méthodes actives de travail et de fonctionnement alterné petits groupes/grands groupes, pour mieux prendre en compte les différents niveaux de formation de base des participants.

  • 80 heures de stages pratiques en établissements ou services spécialisés dans le domaine de la petite enfance. Chaque stagiaire ira dans deux lieux de stage (2 stagiaires par lieu). Chacune ira au cours de deux semaines en pouponnière. Chacune ira, par ailleurs, selon ses voeux en fonction des possibilités, soit :

- en crèches,
- en établissements spécialisés pour enfants en difficulté (hôpital de jour, C.A.M.S.P ... )
- dans un service de l'aide sociale à l'enfance traitant des situations d'abandon, de placements et d'adoption,
- en consultation de P.M.I.

2) Une session préparatoire de 3 jours à Buzau :

26, 27, 30 Septembre 91, il s'agit d'engager le travail des stagiaires, de démarrer questions et réflexions.

L'objectif est multiple

  • permettre qu'à leur arrivée en France, le travail s'engage rapidement, sans délai excessif d'adaptation,

  • assurer au maximum que cette formation puisse concerner non seulement celles qui la suivent, mais aussi l'ensemble du personnel en liaison avec ces préoccupations. Faute de quoi, il faudrait craindre que ne se crée un hiatus entre les unes et· les autres qui compromettrait, par la suite leurs possibilités de travail en commun et par là même le bénéfice peur les établissements, c'est-à-dire pour les enfants, de la formation proposée, ce premier contact avec le groupe de stagiaires permettra, c'est aussi l'essentiel que les formateurs puissent au mieux ajuster certains détails de la session qui se déroulera en France au public qui la suivra,

3) Une session de rappel à Buzau

(3 jours), soit entre le 29 Février 92 et le 16 Mars 92, soit entre le 25 Avril et le 11 Mai 92 qui aura la double fonction

  • de permettre aux personnels formés par l'A.NA.PSY.p.e., de faire un bilan de leur formation, de réactualiser les points qui le mériteront, de repréciser ce qui aurait été mal compris, et d'assurer leur pratique professionnelle,

  • de permettre aux formateurs d'effectuer une évaluation conséquente des effets de la formation sur la modification des attitudes professionnelles en particulier,

  • d'assurer la liaison avec les personnels non formés.

* Les formateurs :

Chaque temps de regroupement théorique, à Paris, comme lors des sessions préparatoires et de rappel à Buzau, sera animé par deux psychologues cliniciens compétents en matière de' petite enfance, exerçant dans ce secteur, et expérimentés en actions de formation. Ils auront assuré la préparation et l’élaboration, et en fourniront un bilan de synthèse approfondi.

Par ailleurs, chaque lieu de stage pratique sera visité au moins une fois par semaine par un formateur, pour y suivre le déroulement du travail des stagiaires, faire face, les cas échéant, aux problèmes qui pourraient se poser.

Ce sont, au total, six formateurs qui se relaieront dans la continuité tout au long de cette formation.

Le responsable de l’ensemble de ce projet, pour l'A.NA.PSY.p.e. est :

Madame Dominique Bentata-Hollard,

et les formateurs, tous psychologues cliniciens :
- Madame Chantal Ryon,
- Madame Sylviane Giampino,
- Madame Sarah Makowski,
- Madame José Morel,
- Madame Françoise Laoufir-Mattei.

En résumé :

Une action de formation de 218 heures destinée à toutes catégories de personnel des berceaux de Buzau, action répartie sur 28 jours (3 à Buzau, plus 22 à Paris, plus 3 à Buzau) - 16 stagiaires.

Mars 1991