L’A.NA.PSY.p.e. et le rapport de l’INSERM
L’A.NA.PSY.p.e. alerte ses
adhérents sur les contenus pernicieux du
rapport de l’INSERM sur le trouble des conduites
expertise collective
Cliquer ici pour accéder au rapport intégral de l'expertise Inserm
Dans la suite de la prise de position publique de D. Delouvin
[1]
et de S. Giampino
[2]
, sur la prévention, lors
du colloque de l’A.NA.PSY.p.e. « A l’écoute des bébés et de ceux qui les
entourent » en novembre 2005, l’A.NA.PSY.p.e. ne saurait laisser ce
rapport sans réponse face à la dangerosité qu’il représente. D’autant plus que
ses orientations sont reprises dans un rapport rédigé par le député
Jacques-Alain Benisti et remis au ministre de l’intérieur, puis repris dans
l’avant projet de loi sur la prévention de la délinquance.
L’ A.NA.PSY.p.e. a dores et déjà été l’un des premiers signataires
de l’appel collectif lancé sur Internet. Nous vous invitons à le lire et le signer massivement:
http://www.pasde0deconduite.org/
En effet, une lecture attentive du contenu de cette expertise
montre que :
-
Le rapport de l’ INSERM éradique le sujet et sa dimension de souffrance, ainsi que
l’existence de facteurs inconscients.
-
Il accorde une part prépondérante aux caractères héréditaires et biologiques dans
ce qui est ici nommé « trouble(s) des conduites » alors que nous les
nommons expression par l’enfant de ses difficultés psychiques relationnelles.
-
Le
sujet humain, le petit enfant, sont dans ce rapport réduit(s) à (ses ) leurs comportements, (vu sous l’angle de ses
points communs) notamment lorsqu’ils sont mis en comparaison d’équivalence avec
le comportement animal en réponse à l’environnement.
-
Enfin
le rapport de l’INSERM conçoit la prévention, sur le mode statistique,
probabiliste, dans la continuité du DSM IV et préconise une médicalisation sur
des bases organicistes, et des prises en
charges précoces de l’enfant (testé à 36 mois), et de sa famille (protocolisée
sur des années). La prévention devient un outil de contrôle social, de
surveillance intensive des populations dès le plus jeune âge.
Une fois de plus les facteurs de risque, de prédictibilité
viennent cibler des enfants et des familles qui se retrouvent placées hors
norme du fait de leur histoire, de leur origine, et de leur appartenance
sociale.
Nous voulons dire avec
détermination, dans la lignée de ce que
nous avons toujours défendu à l’A.NA.PSY.p.e. en se référant aux enseignements de la psychanalyse, (dans la lignée de
F Dolto, et d’autres psychanalystes), que la prévention est une question de
posture, de POSITIONNEMENT ETHIQUE. La prévention est avant tout PREVENANCE
envers l’autre. C’est l’envers de la détermination, puisqu’elle est vecteur de
changement.
Selon nous, les symptômes
ont une dimension de langage, de message, à chaque fois unique et individuel,
et sont un appel ou parfois un moyen de temporiser un conflit impossible à
élaborer ou à dépasser, qu’il importe d’entendre.
Les psychologues de la petite enfance ont depuis longtemps
témoigné de leur contribution utile et pertinente à ce travail nécessaire
d’humanisation, de civilisation des pulsions, dont certaines sont
destructrices, et qui sont à l’œuvre dans toute vie. Même la plus adaptée
socialement.
Depuis de longues années, nous avons appris à partir de cette
expérience bien particulière de l’écoute auprès des tout petits et de ceux qui
les entourent, l’importance de ces premiers nouages entre le psychique et le
corporel dans les premières années de la vie, et de tout ce qui peut contribuer
au développement ultérieur et au devenir d’un être social, sujet de son désir,
et en lien avec les autres.
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